Vivant sur un visa touriste, je suis partie jouer à la touriste pendant que mon mari faisait son travail de chercheur lors d’un congrès de mathématiques à Memphis, Tennessee (il faut bien qu’il y en aie un qui bosse !!)Nous avons pris la route vendredi matin, sur la I30, direction l’est pendant 7h30. J’ai pu faire connaissance avec la conduite d’une voiture automatique, mais je suis fière d’avoir pu mettre en application mon apprentissage du code de la route texan … en Arkansas !
Vers 16h, après avoir déposé nosvalises à l’hôtel, direction « downtown » à pied pour voir cette petite ville, et surtout Beale street, LA rue des cafés / bars avec musique live de 17h à la fermeture. Ca flashe, ça groove, ça pulse, et ça donne de l’énergie avec un petit goût de retour dans les années 60.

Près du trolley

Orpheum theater

Beale Street … et Beale Street sous la pluie …
Mais le « devoir » nous appelle déjà et nous passerons la soirée chze Irena, la directrice de thèse de Jameson, qui a déménagé il y a 2 mois pour devenir prof à l’universitéde Memphis. Je fais donc connaissance avec Irena, qui parle supervite avec un accent polonais, son mari Roberto qui m’explique avec un accent italien charmant que les italiens ont gagné la guerre du vin face aux français, avec Justin le copain de thèse, Lorena la grande soeur de thèse, Xiang (dit Sean) le chinois aux cheveux long, Julie qui cherche vaguement un poste, Chirstopher qui va gagner beaucoup d’argent dans le privé, Daniel le russe tortueux… Voilà la « cohorte ». Autant vous dire que mon accent est presque passé inaperçu.

La cohorte de mathématiciens
Samedi, pendant que Monsieur travaille, je suis partie en balade en ville, puis au bord du Missipi. Le ciel était gris, j’ai redécouvert l’automne. Tout est calme le matin.

Au bord du Mississippi
Puis vers 11h30, je pars à la recherche du bus 50 pour l’université. Quelle aventure ! Les arrêts de bus sont bien visibles, mais ne présentent aucune information sur la ligne ou ses horaires. Donc j’ai attendu 30min pour que le bus passe, j’ai demandé 3 fois auchauffeur le prix du billet, le chauffeur m’a répondu gentiment 3 fois la même chose avec un accent terrible du Missipi que j’ai enfin fini par comprendre.
Le voyage retour (après un « déjeûner d’affaire » avec la « cohorte ») était non moins aventureux. En effet, sorti du centre ville, on entre dans les vraies années 60, avec des traces de la ségrégation. Beaucoup de personnes noires, beaucoup de personnes pauvres qui ont l’air fatiguées. Et au milieu, Kirsten, avec sa petite veste rose et son foulard vert à brillants. Autant vous dire qu’on me repérait de loin… Et donc à l’arrêt de bus retour, c’est Byron qui ‘a repérée, saluée et demandé d’où je venais. On a un peu discuté de nos 2 vies, mais la seule question qu’il ma posée sur la France, c’était s’il yavait autant de noirs qu’à Memphis …
Et Byron a eu la gentillesse de me guider à travers les bus de la vielle vers le musée national des Droits Civiques.Le musée se trouve dans le motel Lorraine, où Martin Luther King a été assassiné.

Le motel Lorraine … avec vue sur la chambre où Martin Luther King a été assassiné
J’ai découvert que les Etats Unis, après avoir donné la citoyenneté pleine aux anciens esclaves à la fin du 19ème siècle, sont franchement revenus en arrière avec les lois « Jim Crow ». Un champion du marketting a fait passé cela comme « equal, but separate ». Et il a fallu un demi-s!ècle pour que les blancs acceptent que « separate » veut dire « inequal » et que les noirs vallaient les blancs.
J’ai découvert la déségrégation des écoles, comment Rosa Park en refusant de céder sa place à un blanc a déclenché un refus de prendre le bus de plus d’un an de toute la communauté noire (ils marchaient, co-voituraient, et la compagnie de bus a frôlé la faillite …)

Rosa Park et les autres femmes … Les sittings dans les bars de blancs
J’ai fait la fermeture et n’ai même pas vu tout le musée tellement c’était intéressant.
Puis j’ai retrouvé la « cohorte » pour un dîner en vill. Au menu : « Cajun feast », Oktober fest beer and rock’n roll. L’ambiance était géniale. Il y a du rythme, de la danse, des souvenirs, et du bon son.

Cajun feast dans Beale Street

Rock’n roll !!!
Dimanche matin, j’ai piratéle congrès. Je suis allée écouter des topos sur l’optique non linéaire, l’équation d’Euler, les jeux à champ moyen … Mais je crois qu’il me manquait quelques notions de math pour comprendre.

Les Tigers de l’Université de Memphis
Puis nous sommes retournés pour une dernière après-midi vers le centre de la ville, et nous avons visité le studio Stax, qui a produit par exemple Otis Redding. Encore de la musique, mais aussi des tenues de concert improbable, une Cadillac avec intérieur en peau de moumoute, des disques et des centaines de photos.
Puis il a bien fallu reprendre la route en sens inverse, 7h 30 vers l’ouest. C’est comme ça l’Amérique. On fait « quelques heures » de route, et on change de monde. Je crois que je suisenfin arrivée. J’ai libéré mon anglais et je me sens bien, même si Dallas n’a rien à voir avec Memphis …
Je vous embrasse,